Le 27 août au 
matin, nous recevons un coup de téléphone du Consulat de France : notre "certificat de capacité à mariage" est prêt. Nous enfourchons nos vélos et, un peu plus d'une heure après (17 km tout de même !), nous sommes au Consulat. Tout le monde est en réunion. Le responsable des affaires consulaires va chercher notre papier, l'apporte au Consul-Adjoint qui le signe et y appose un coup de tampon. Munis du précieux "Sésame", nous nous dirigeons allègrement vers le Bureau chinois des mariages. Déception ! Si de mon côté tout va bien, il y a un problème pour les papiers de Mindy : sur son "Hukou" (sorte de livret de famille collectif : du grand-père à la petite-fille), il est écrit à la page de Mindy : "célibataire" au lieu de "divorcée". Lorsqu'elle s'était mariée et au moment de son divorce, elle avait négligée de mettre son Hukou à jour : cette négligence (vieille d'une douzaine d'années) nous empêchait de nous marier !!! Seule solution : aller dans un commissariat de police, proche du domicile des parents de Mindy, pour faire rectifier l'erreur. Nous arrivons à 11 h 45. Quarante-deux personnes attendent avant nous. A midi, sept des huit policières partent manger : un seul guichet reste ouvert. Ces dames reviennent à 13 h 00. A 13 h 30, nous quittons le commissariat avec notre document en règle. Nous déjeunons chez les parents de Mindy.
Le repas à peine terminé, nous roulons au milieu d'une circulation intense et chaotique vers le Bureau des mariages. Tout est en règle. L'employée nous prend en photo, moyennant la somme de 40 yuans (4 €) ; cette photo de nous deux sera collée sur nos actes de mariage (sorte de livrets de famille). Nous croyons en avoir fini : erreur ! Elle nous envoie au bureau d'à-côté. Nous remplissons chacun un formulaire en chinois. Comme je fais une erreur, je raie et corrige. Mais il faut légaliser cette correction : je pose mon index sur le tampon encreur rouge et dépose mon empreinte digitale sur la rature. Tout étant maintenant en ordre, l'employée imprime nos actes de mariage et y colle notre photo. Nous sommes, dès cet instant, mariés... pour les autorités chinoises, mais pas pour les autorités françaises !
Le lendemain, nous nous rendons chez un notaire pour faire traduire en anglais (en français, c'était beaucoup plus cher) mon livret de famille et faire légaliser la traduction par le "Waï Ban" (bureau des affaires étrangères). Nous paierons 305 yuans et recupèrerons notre document deux semaines plus tard.
Au retour, nous passons au restaurant d'un hôtel cinq étoiles pour réserver un repas de mariage pour cinq personnes : les parents de Mindy, sa fille et nous deux. Si, en Chine, pour un premier mariage on invite plusieurs centaines de personnes, le second se passe généralement dans l'intimité. Nous demandons un buffet. Le buffet, c'est uniquement le samedi : ce sera donc demain. Le lendemain, à notre arrivée, un grand nombre de personnes se pressent dans l'immense hall de l'hôtel : c'est un autre mariage. Ils vont dans leur salle de restaurant, nous, dans la nôtre. Nous ne sommes pas à l'étroit : nous sommes les seuls. Les employés sont plus nombreux que nous et le buffet, préparé uniquement pour nous cinq, est bien garni. Je lis alors un texte en chinois et, à mon grand étonnement, les parents de Mindy et sa fille me comprennent (j'avais travaillé ma prononciation la veille). En réponse, les parents de Mindy nous souhaitent beaucoup de bonheur. Puis, c'est l'échange des alliances. Et nous déjeunons. Après le repas, nous faisons le tour de la piscine et rentrons à la maison.
Le 11 septembre, nous récupérons notre document et le portons au Consulat de France. Avec ce papier officiel, ils vont faire enregistrer le mariage par l'état-civil français et nous donner un livret de famille français. Nous serons donc mariés aux yeux des autorités françaises !
Que de papiers, mais, cette fois, nous sommes mariés et nous attend une longue vie de bonheur à deux !!!
